Formation APA : L’expertise Sport-Santé pour des publics spécifiques

Ils sont plus de 1 100 éducateurs à s’être formés à l’activité physique adaptée avec la FFEPGV. Depuis son entréeen 2018 dans l’offre de formation, la demande pour le module commun APA ne faiblit pas, bien au contraire.

Depuis 30 ans, l’engagement politique en faveur du sport santé à la FFEPGV se décline dans les différentes pratiques proposées au sein des 5 000 clubs affiliés à la fédération. Parmi les ramifications du sport-santé, l’Activité Physique Adaptée (APA) constitue une branche de plus en plus demandée par les animateurs sportifs, y compris en dehors de la fédération. Pour cause, l’enseignement dispensé au travers du module commun APA offre une porte d’entrée vers le sport sur ordonnance. Avec cette certification en poche, les éducateurs sportifs diplômés d’un CQP ALS ou BPJEPS sont autorisés et compétents pour encadrer des activités physiques et sportives sur prescription médicale (arrêté du 8 novembre 2018, en lien avec la loi de modernisation du système de santé de 2016).

Depuis 2018, ils sont 1 137 animateurs GV à s’être formés pour ajouter à leur casquette d’éducateur sportif l’option « activités physiques et sportives sur prescription médicale ». Cette plongée dans le cursus APA confère à l’animateur une compréhension plus large des différents publics avec des pathologies. « L’éducateur ayant obtenu le module commun APA est habilité à accueillir des patients entrant dans le dispositif « sport sur ordonnance » mais pas uniquement, puisque dans des cours adultes ou seniors en club [non estampillés APA], il peut être amené à encadrer des pratiquants avec des maladies chroniques, par exemple en situation de surpoids, d’obésité ou diabétiques »,observe Elodie Chachereau, directrice de formation au COREG Auvergne-Rhône Alpes (38). La formation apporte alors aux animateurs une nouvelle approche de ce type de publics et aide à « dédramatiser ces maladies, sans les minimiser ».

UNE SENSIBILISATION AUX EFFETS DE LA SÉDENTARITÉ

Le sport sur ordonnance a scellé la reconnaissance de l’activité physique et sportive comme thérapie non médicamenteuse. Mais pour les patients, l’amélioration de la santé s’accompagne aussi de réflexes quotidiens destinés à briser les chaînes de la sédentarité. Un processus qui passe par une sensibilisation du public APA, mais aussi des animateurs en formation. « Je commence mes formations en rappelant la distinction entre la sédentarité et l’inactivité, explique Cécile Kerhervé,formatrice APA au COREG Occitanie. Beaucoup d’animateurs pensent que parce qu’ils font du sport, ils ne sont pas sédentaires, mais pas forcément. Lutter contre la sédentarité demande de limiter le temps passé assis et de rester actif au quotidien ». La conscience du fléau de la sédentarité et des bons comportements est une chose. Les traduire sur le terrain en est une autre. Encore plus chez un public fragile, enclin à s’isoler plus facilement. « Pour des personnes avec des pathologies,c’est dur de se dire qu’il faut bouger. Elles ont tendance à se refermer sur elles-mêmes », note Cécile Kerhervé. Pour impulser une nouvelle dynamique, le lien social, une des forces des cours EPGV, fait figure de moteur encore plus valorisé. « L’animateur favorise ce lien en encourageant les activités de groupe, le travail à deux et les défis de groupe. Il peut aussi encourager les pratiquants à aller marcher à plusieurs, sur leur séance en autonomie à l’extérieur ».

UN ACCOMPAGNEMENTPOUR MIEUX VIVRE AVEC LA PATHOLOGIE

En quatre jours de module commun APA (28 h de formation), l’animateur élargit son socle de connaissances des principales pathologies (maladies cardiovasculaires, surpoids, obésité, diabète, arthrose, arthrite,asthme). « Dans toutes nos formations EPGV on parle de sport-santé, mais dans le module APA on va plus loin sur la spécificité des pathologies, les freins à la pratique et les leviers de motivation des pratiquants et le changement des comportements », précise Cécile Kerhervé.Des problématiques qui, par ailleurs, ont vocation à s’étendre à tout public à l’EPGV. Identifier et déconstruire les croyances limitantes pour mieux lever les freins à la pratique d’activité physique représente un gros travail pour les éducateurs. « On s’aperçoit par exemple que si le médecin prescrit de l’activité physique, la motivation du patient n’est pas durable dans le temps. Il incombe donc aux éducateurs de transformer cette motivation extrinsèque en faisant ressentir l’impact positif de l’activité physique sur le bien-être des pratiquants », insiste Elodie Chachereau.

UN PACK SPORT-SANTÉ PERSONNALISÉ

Pour y parvenir, l’éducateur, lors de la formation, apprend à concevoir, à planifier et à mettre en oeuvre le pack sport santé sur le terrain. Kézako ? Dans ce programme d’entraînement qui respecte les préconisations de la Haute Autorité de Santé (les 4 piliers que sont le renforcement musculaire, le cardio, la souplesse et l’équilibre), le pratiquant en APA bénéficie de 2 séances encadrées (en intérieur et/ou en extérieur), 1 séance en autonomie (en endurance fondamentale comme de la marche) par semaine, auxquels s’ajoutent un suivi individualisé et des conseils santé. Un pack complet élaboré sur la base d’une évaluation et d’une série de tests adaptés à la condition physique, aux éventuelles limitations et à la motivation du concerné.

UN TREMPLIN VERS UNE SPÉCIALISATION GAC OU DIABÈTE ET SURPOIDS

Plus qu’une option, l’encadrement APA se mue en vocation pour l’animateur, à condition d’être prêt à déployer des trésors d’écoute, d’empathie et d’adaptabilité.« Pour beaucoup d’animateurs ça a changé la vision de l’animation », pointe Cécile Kerhervé. Tournant pour certains, révélation pour d’autres, le module commun APA ne constitue pas une fin en soi, pour qui souhaite peaufiner son expertise sport-santé au regard des limitations fonctionnelles. Elle devient alors un tremplin vers d’autres modules proposés à la FFEPGV. « Pour aller plus loin et ouvrir un cours plus spécifique ciblant des pathologies, les animateurs peuvent poursuivre avec la thématique diabète et surpoids ou la thématique gym après cancer. Le module commun est un premier pas vers ces spécialisations », précise Elodie Chachereau.

 Article rédigé par Emilie Cailleau pour le magazine Coté Club #60

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