Proprioception : la clé de l'équilibre

Sans cette boussole interne, difficile de tenir debout. La proprioception renvoie à cette sensibilité profonde garante de notre stabilité et que l’on sollicite sans le savoir au quotidien.

 On les trouve partout. Les propriorécepteurs sont des capteurs sensoriels situés sur les os, les muscles, les tendons et les articulations. Telle une armée d’informateurs, ces « récepteurs de tension ou de pression (…) renseignent le cerveau» du positionnement et du bon alignement corporels, explique Pierre Dalarun, psychomotricien. Ces capteurs sensoriels orchestrent ce qu’on appelle la proprioception, cette « faculté à connaître la position d’un de ses membres ou de son corps tout entier dans l’espace, sans participation visuelle, explique Paul Mounier, kinésithérapeute. C’est notamment via cette sensibilité profonde que l’on peut se tenir droit et debout de façon réflexe, naturelle et en générale inconsciente ».

Un système lié au maintien postural 

S’assurer la bonne marche de son système proprioceptif se relève fondamental. Ce mécanisme intervient dans l’équilibration, cette fonction garante de notre posture, qui nous met à l’abri des chutes. Dans cette tâche, la proprioception travaille en équipe avec les système visuel et vestibulaire (relatif à l’oreille interne). En somme, avec la proprioception, on joue « en permanence avec la pesanteur pour trouver son juste équilibre», illustre Pierre Dalarun. «Les capteurs sensoriels sont stimulés parce que le corps est soumis au champ de pesanteur».

Stimuler son système proprioceptif et son équilibre 

Problème, avec l’âge, le système proprioceptif perd naturellement de sa vigueur. Mais point de fatalité décourageante. Tout comme on peut ralentir la fonte du système musculaire en renforçant ses muscles, il reste heureusement possible de retarder le vieillissement du système proprioceptif, par une stimulation ad hoc. « Tester son équilibre quotidiennement (…) entretient le sens de l’équilibre et peut même l’améliorer », rassure le psychomotricien. Stimuler son système proprioceptif et son équilibre au quotidien s’avèrent donc essentiels pour conserver une belle posture et, plus important encore, son autonomie. « Travailler sa proprioception aide aussi à avoir un meilleur ressenti, une meilleure connaissance de son schéma corporel », ajoute Christel Thibaut, animatrice EPGV qui donne des séances de Gym équilibre.

Comment dorloter sa proprioception 

Pour aider les séniors à s’ancrer dans leur ressenti corporel, et à développer leur proprioception, Christel Thibaut rivalise d’exercices qui défient l’équilibre, qu’il s’agisse de retirer un appui (par exemple travailler sur un pied) ou de se priver d’un sens comme de la vue (tenir debout les yeux fermés). Pour cibler un peu plus la proprioception, l’animatrice a transmis à ses pratiquants une habitude que ceux-ci réalisent comme un rituel avant les exercices d’équilibre. « En début de cours, assis sur une chaise, les élèves se massent sous les pieds (nus) à l’aide d’une balle de tennis ou de massage à picots. Ils réalisent des allers-retours du talon jusqu’aux doigts de pied, en exerçant des pressions sous la voûte plantaire, décrit Christel Thibaut. On masse 2 à 3 minutes par pied ». Le massage de la voûte plantaire forme un bel exemple d’exercice pour « réveiller » les capteurs proprioceptifs. « Cela amène une meilleure sensation du sol. La réponse des capteurs sera ensuite plus rapide dans les exercices d’équilibre », pointe l’éducatrice sportive. Un geste d’automassage aussi utile que relaxant que Christel Thibaut invite à reproduire à la maison « deux à trois fois par semaine ».

 Article rédigé par Emilie Cailleau pour le magazine Coté Club #59

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